Onoff : ces spécialistes des télécoms qui y ont cru, Didier Soucheyre

Qui sont ces spécialistes des télécoms qui ont investi dans Onoff et pourquoi ? Aujourd’hui, Didier Soucheyre, fondateur de Neo Telecoms et business angel, explique en quoi Onoff s’inscrit dans les grandes tendances du marché.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Didier Soucheyre, business angel et investisseur dans une dizaine de startups. Je les accompagne soit en étant membre du board, soit en les aidant pour leur levée de fonds ou leur stratégie. Avec deux associés, Patrick Chekib et Arnaud Laurent, j’ai également monté le fonds d’investissement XLR Capital et l’accélérateur WeSprint qui me permettent de reposer mon activité d’investisseur sur plusieurs piliers.

Quel est votre parcours ?

J’ai une formation classique pour ma génération en gestion et informatique, puis j’ai travaillé dans le développement, en micro-informatique et sur les réseaux. J’ai créé ma première société en 1992, dans la revente de micro-informatique et l’installation de réseaux. Puis, dès 1994, j’ai travaillé au développement d’Internet à une époque où il n’y avait que 2000 abonnés en France… J’ai pu ainsi rencontrer Jean-Michel Planche (Oleane, Witbe) ou Xavier Niel (Free, Iliad). Finalement, j’ai travaillé pour un opérateur américain dont j’ai repris l’activité française pour créer Neo Telecoms qui était à la fois un opérateur télécom, un fournisseur de réseaux de fibre pour les entreprises et un gestionnaire de 8 data centers. Nous étions le plus gros backbone IP après Orange fournissant beaucoup de grands comptes, mais surtout de nombreuses startups parmi les plus importantes de l’époque (Dailymotion, Au féminin, Doctissimo…). C’est en voyant ces nouvelles entreprises qui développaient de nouveaux services autour du net, de la voix et des services IP que je me suis intéressé aux startups.

Comment avez-vous rencontré Taïg Khris ?

En 2013, la responsable marketing de Neo Telecoms a organisé une conférence pour le staff (une cinquantaine de personnes) et elle a invité Taïg Khris pour qu’il nous raconte comment il est devenu champion dans les sports extrêmes et comment il a battu deux records du monde. Le projet Onoff était encore en germe dans son esprit mais il est venu me voir à la fin pour savoir si, une fois son idée prête, il pourrait venir en reparler pour structurer le projet. Devant son parcours, son énergie et sa capacité à s’entourer, je ne pouvais répondre que “oui, bien sûr !”

Quand j’ai vendu Neo Telecoms en 2014, j’ai eu du temps et de l’argent pour développer mon activité d’investisseur. La première erreur, quand on investit, est de miser sur des projets et pas sur des profils d’entrepreneur. Or, une fois que vous avez vu que le projet était original, le plus important, ce sont les porteurs de projets. Une startup bien dirigée s’en sortira toujours : elle saura évoluer, pivoter. Sans ce bon casting, ça ne marche pas et on va le voir d’autant plus avec la crise. Taïg a justement toutes les qualités d’un bon manager de startup.

Qu’est-ce qui vous a plu dans la personnalité de Taïg Khris ?

Taïg a le dynamisme, l’enthousiasme et la capacité à mobiliser les gens. Il sait passer par la fenêtre quand vous lui avez fermé la porte. Donc je savais que le jour où il monterait un projet, il faudrait l’aider. Il est revenu me voir, un an après la conférence, avec l’idée d’Onoff que j’ai trouvée géniale. Je voyageais beaucoup pour mon boulot d’opérateur et j’avais des frais de roaming très élevés. Donc la promesse de ne pas me faire ruiner à l’étranger résonnait bien à mes oreilles. Et puis, j’avais dans nos clients, des entreprises comme LeBonCoin ou Blablacar, donc je voyais l’utilité d’avoir un numéro secondaire ou temporaire pour ce genre d’activités.

Pourquoi être devenu investisseur ?

J’ai toujours été curieux. J’ai changé 6 ou 7 fois de job en tant que salarié, monté 10 sociétés dont plusieurs que j’ai encore. J’ai toujours é té passionné de voyages, de géopolitique et développement durable. Ma curiosité me pousse à rencontrer des gens intéressants dont j’apprends : ça me donne envie de faire des choses avec eux et de les aider. Je pourrais être sur un yacht aux Bahamas mais je serais mort d’ennui ! Quand je rencontre des passionnés comme Taïg qui avancent, c’est génial et moteur.

Vers quoi évoluent les télécoms ces dernières années ?

Après la vente de Neo Telecoms, j’ai dû m’éloigner de ce marché pendant 2 ans et j’y suis revenu à l’occasion d’un investissement dans Netalis. J’ai été surpris de voir peu d’évolutions concernant les opérateurs : les gros ont racheté les moyens, les moyens ont racheté les petits. L’évolution se trouve du côté applicatif. Je pense que le réseau va être piloté de plus en plus à distance avec peu de personnes et que ce seront les applications logicielles qui vont être le vrai lien avec le consommateur. On va s’affranchir de notre fournisseur d’accès, de notre opérateur mobile ou de fabricant hardware. On va vouloir retrouver les applications qui nous sont utiles sur tous les supports – smartphone, voiture, ordinateur… L’importance est dans l’usage, pas dans le terminal. On s’achemine vers un modèle qui est l’antithèse de celui d’Apple. Onoff s’inscrit parfaitement dans ce nouveau modèle d’application universelle : elle remplace le roaming en me permettant d’avoir un numéro local dans tous les pays où je voyage tout en maîtrisant mes coûts…

Onoff business est une solution entièrement dématérialisée pour donner un second numéro de portable à ses salariés et facilite le télétravail. Pensez-vous que le télétravail va se généraliser ?

Oui, pour trois raisons. Premièrement, le télétravail a été démystifié. Beaucoup d’entreprises et d’administrations refusaient le télétravail car elles le pensaient inefficace : les salariés s’occuperaient théoriquement plus de leur maison que de leur travail. Pour ces réfractaires, nombreux en France, le fait d’avoir avec la crise du Covid19 été obligés de tester le télétravail a permis de lever ces freins. Deuxièmement, personne ne poussait pour faciliter le télétravail et les outils n’étaient pas mis en place : pas d’ordinateur portable, pas d’applications de support. Désormais, de nombreux salariés sont et vont être équipés. Troisièmement, c’est une demande qui va être soutenue par les collaborateurs. Pour ceux qui font 3 heures de transport tous les jours, pouvoir travailler de chez soi ou d’un tiers-lieu proche du domicile améliore la qualité de vie. Sans parler de la génération des 20 à 35 ans pour qui la balance entre vie pro et vie perso est un facteur essentiel qu’ils attendent de leur employeur. Pour attirer les talents, les entreprises vont devoir répondre à cette demande et je pense que l’on va s’orienter vers un mi-temps télétravail et présentiel. Je ne serais pas étonné que le télétravail soit 3 à 10 fois supérieur en 2021 par rapport à 2019 (pour prendre des années comparables). Voilà pourquoi des solutions comme Onoff, qui simplifient le télétravail et permettent d’en maîtriser les coûts, sont les bienvenues.

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